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Femmes en exil : une violence qui se confirme

A l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le Centre Primo Levi dévoile ce vendredi 25 novembre un rapport sur l’exil féminin, révélant, sans grande surprise, la violence que les femmes subissent lors de leur parcours migratoire. Et ce, depuis leur pays d’origine jusque sur le territoire d’accueil, chiffres à l’appui.


Elles se disent « dépossédées de leur corps ». Au centre Primo Levi, dédié au soin et au soutien des personnes victimes de la torture et de la violence politique exilées en France, les femmes représentent près de la moitié de la population accueillie. Elles sont 179, dont 34 mineures. Ici, « la quasi-totalité des femmes reçues ont subi des violences sexuelles, soit dans leur pays d’origine, soit sur le chemin de l’exil », révèle un rapport sur l’exil féminin produit par le centre et dévoilé ce vendredi 25 novembre à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.


« Violence dans le pays d’origine, violence sur le parcours d’exil sous la coupe des passeurs et des membres de la police ou de l’armée des pays traversés. Violence en Europe où la brutalité continue. Enfin violence en France, où, même si le cauchemar diminue, la violence non palpable, sociale, économique, psychologique se poursuit »

Hélène Bonvalot, directrice générale du Centre Primo Levi.


Des parcours de plus en plus périlleux

Le centre Primo Levi note par ailleurs que ces violences sont si fréquentes que les patientes les banalisent. Au point même que le rapport démontre que cette situation n’est pas le fruit du hasard, mais bel et bien « politique et institutionnalisée ». Cette situation aurait été exacerbée depuis que « l’Union européenne (UE) a verrouillé encore plus ses frontières en 2015 et mène une politique d’obstruction générant violence et insécurité, précise le rapport. Ce qui pousse les populations en exil à opter pour des routes illégales donc dangereuses. »

Aujourd'hui, pour les femmes accueillies au Centre Primo Lévi, « le sentiment que la France a fait le choix d’une politique de non-accueil domine. Demander l’asile en Europe relève de l’exploit ». Pire, les traumas se poursuivent sur le territoire supposé « d’accueil », avec des effets psychiques « flagrants » et une violence administrative qui se poursuit dans la demande d’asile. Une situation alarmante quand on comprend que « les femmes qui quittent leur pays le font car elles n’ont plus le choix si elles veulent continuer à vivre ».


Des recommandations pour l’Europe

Le centre Primo Levi, à travers son rapport, démontre donc que la politique d’accueil, en France et en Europe, nourrit et aggrave des souffrances préexistantes. Face à cela le rapport invite les pays d'accueil à s’adapter en conséquence, en publiant une série de recommandations, parmi lesquelles :

  • Garantir la prise en compte des violences qu’elles subissent sur le parcours de l’exil, et du psycho-traumatisme qui en découle ;

  • Assurer un hébergement digne, durable et adapté, en renforçant notamment le nombre de places d'hébergement spécialisées ;

  • Renforcer l’autonomie des femmes exilées en développant des formations en français et en leur ouvrant la possibilité de travailler dès le dépôt de leur demande d’asile ;

  • Former les professionnel.les, bénévoles ou salarié.es qui sont en première ligne dans l’accueil des femmes exilées pour que soit véritablement comprise et prise en compte leur réalité.




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